Fragmentation et déstructuration du message
Dès la fin des années 1920 aux Etats-Unis, le Pr Joseph Bank Rhine a mené des expériences aux côtés de son épouse Louisa à l’Université Duke en Caroline du Nord, en utilisant notamment les fameuses cartes de Zener dotées de symboles : étoile, cercle, croix, carré, lignes ondulées. Dans une expérience type, un sujet devait tirer une carte au hasard et se concentrer sur le symbole pendant qu’une autre personne à distance notait l’image qui lui venait à l’esprit. Près d’un million d’essais ont été effectués pendant plus de treize ans. Sur trente-trois études indépendantes, vingt-sept ont montré des résultats statistiquement significatifs. Les expériences de Rhine furent reproduites dans plusieurs laboratoires et plus de 60 % des réplications furent positives. De leur côté, des chercheurs français se sont intéressés aux aspects qualitatifs du « transfert télépathique ». Au sein de l’Institut Métapsychique International à Paris, René Warcollier a ainsi identifié plusieurs caractéristiques, dont un effet de fragmentation et de déstructuration : les composants sont perçus isolément et sont reliés entre eux a posteriori ; il a également distingué les éléments qui se transmettent bien (idée de mouvement, affects, contrastes) et ceux qui passent avec difficulté (concepts, chiffres, symboles, etc.). De nombreux chercheurs estiment que la télépathie est une capacité naturelle de l’être humain qui a été perdue au fil de l’évolution. Ainsi, les chamanes des traditions primordiales étaient télépathes au sens où ils accédaient à une information dont on dirait aujourd’hui qu’elle se trouve dans l’inconscient des individus. De ce point de vue, il est difficile de distinguer entre plusieurs mécanismes possibles : voyance, télépathie ou lecture de l’inconscient. En outre, ce dernier reste un vaste continent inconnu pour les neurosciences.